Pourquoi acheter une "Béhème" ? (ou "Comment devient-on un Poireau ?")

Bien sûr, je ne peux avoir un avis objectif puisque la R1150R sera ma deuxième béhème avec ABS. Cependant, j'ai eu trois motos japonnaises avant mon actuelle R1100RS :

Honda CRM - 125 cm3	Yamaha Virago - 1100 cm3	Yamaha Fazer - 600 cm3	BMW R1100RS ABS

Ayant effectué des parcours en majorité en ville et sur route, je pense avoir passer en revue les principaux types de motos et dans différentes situations. Je n'ai jamais souhaité acquérir de sportives car elles poussent à essorer la poignée et le compte en banque plus qu'on ne le croit.

Ma première considération est la capacité routière de la gamme. Ma 600 Fazer, excellente machine par sa polyvalence, était bien trop juste pour faire 750 kilomètres sans avoir le dos en vrac et les pieds en compote par les vibrations dans les supports. En plus, le système de freinage n'étant pas progressif, la capacité d'arrêt en urgence est dangereuse surtout sur le mouillé. Contrairement à une idée reçue, les meilleurs systèmes de freinage ne sont pas les plus puissants.

Je décidais donc d'aller chez BMW pour les raisons suivantes :

• La sécurité: BMW a deux principes techniques qui garantissent un freinage optimal.
  - L'ABS : Le système vous empêche de bloquer la roue avant et arrière dans les pires conditions et maintenant de ne plus s'occuper du frein à pied (une aberration en 2002 !).
  - Le Telever : Cette "jambe de force" absorbe tous les chocs et surtout empêche de plonger au freinage. L'effet est saisissant !
• Le moteur : BMW utilise le mode "flat twin" (deux cylindres diamétralement opposés). Le couple est présent partout sauf dans le dernier tiers de la plage de régime. Ces moteurs ne sont pas conçus pour attaquer mais pour rouler. Dans la pratique, vous avez une moto calme avec laquelle vous ne serez perpétuellement appelés à passer la barre des 5000 tr/mn pou pouvoir porter votre copine.
• La fiabilité : Celle-ci ne s'est pas vraiment améliorée ces dernières années. Les boîtes de vitesses et les joints de culasses ont eu des retours atelier en masse. Mais l'élaboration du moteur "1150" monté sur le trail "GS" a montré ses qualités et laissent entrevoir un avenir meilleur. A présent, la gamme est passée sur ce nouveau moteur et les problèmes se sont évacués par le fait.
• Le duo : Par son moteur très coupleux et sa partie cycle très rigide (le moteur est porteur !), les routières BMW sont particulièrement adaptés à transporter des bagages et un passager supplémentaire. Ce dernier sera d'ailleurs bien accueilli sur une selle confortable à l'inverse des japonnaises qui sont majoritairement inadaptées.
• La position de conduite : Celle-ci est plutôt droite. Les conséquences sont de voir loin et de ne pas solliciter le dos.
• La garantie de deux ans : BMW s'est (enfin !) mis au diapason des autres marques.
  
  

Cependant, je pesais aussi un certain nombre d'inconvénients à acquérir une BMW :

• Le prix : Il est conséquent. Une "R" sans ABS vaut déjà plus de 70 000 francs. Un ABS varie de 7000 à 8000 francs en option. Mais à la décharge de BMW, certains équipements sont livrés d'office comme le passage de roue ou le pot catalytique. En faisant le total, vous verrez que les japonnaises sont proches et même au-dessus.
• La réputation des béhèmistes : Je résume : Les béhèmistes sont des poireaux (peureux donc lents, NDLR) qui ne saluent jamais et qui sont plein de tunes. Pas l'esprit motard, quoi.
• Les commandes : BMW utilise par exemple des commandes de clignotants particulières comme Harley Davidson. Bouton à gauche pour cligontant gauche, idem pour la droite et désengagement des clignos par un autre bouton à droite du guidon.
• Le refroidissement air-huile : Ce type de refroidissement sollicite durement la mécanique et le conducteur si la moto est arrêté par exemple dans un embouteillage. Mais en roulant, ce système donne toute satisfaction.
• Le poids : Ce sont des machines lourdes. Une R1150 commence à 220 kilos en version R et voisine les 300 en RT.
• La maniabilité : Il est vrai que, pour le poids, les béhèmes sont bien maniables. Cependant, les cylindres sur le côté, le poids de la machine et la brutalité de la transmission ne font pas de certaines machines des citadines. Il vaut mieux considérer la série "F" alors.
• L'entretien : Plutôt cher à la longue. Les trains de pneus se désagrègent vite. Le coût de la main d'oeuvre est tout simplement scandaleux.
• Revenir à un autre marque : Ce n'est pas problématique pour les commandes au guidon mais c'est plus problématique pour l'ABS et le Telever.

En conclusion, une béhème ne convient qu'à des conducteurs préférants
la sécurité à la vitesse et la conformité au tuning.